Le séminaire, en temps de confinement.


Dans son discours en date du 9 décembre 2019 aux séminaristes du Séminaire Pontifical Benoît XV à Bologne, le Pape François a rappelé les trois aspects fondamentaux du Séminaire : ‘‘c’est une maison de prière, une maison d’étude et une maison de communion’’. La manière de dire n’est pas vaine car la prière nous conduit à Dieu et nous configure à Lui.  Les Pères de l’Église l’identifient comme le cœur de la vie chrétienne.

En confinement depuis mi-mars, Prier, Étudier et Vivre en communion, c’est ce que nous avons fait durant ce premier semestre de l’année académique 2020, au Séminaire de Théologie Divin Esprit-Saint (Seminário de Teologia Divino Espiríto Santo), du diocèse de Umuarama, à Londrina. Et c’est ce que nous continuos à faire. Saint Mathieu dans son Evangile ne parle pas de la prière comme le principe de vie de communautaire ? (Mt 18, 20).


Retraite d’entrée.


L’année académique 2020, s’annonçait fructueuse. Avec d’autres séminaristes de la région, étudiant à la même faculté que nous, nous avons participé, du 21 au 29 Janvier, à une retraite spirituelle, dite retraite ignacienne. Elle avait eu lieu chez les Sœurs Missionnaires du Saint Nom de Marie, à leur maison de retraite « Casa de Retiro Rainha da Paz », à Maringá-PR, animée par le Père Miguel Martins S.J. Les thèmes traités et les méditations scéniques de la vie de Jésus faites au cours de huit jours de silence, nous servaient de tremplin spirituel.


Les premiers jours.


Arrivés au séminaire le 15 février, nous avons bien débuté le semestre. Mes petits frères de la première année de théologie commençaient à peine à s’adapter avec leurs nouveaux professeurs/res, les différents lieux de la formation dont le séminaire, la faculté, leurs paroisses d’insertions, ainsi que les méthodologies d’apprentissage quand, soudain, le nouveau coronavirus fit, à la mi-mars, irruption dans la scène.


 Le début confinement


Par mesures de prévention et de protection, le gouvernement de L’État du Paraná a exigé, par décret, d’éviter tous les regroupements de personnes. Ainsi donc, toutes les activités ont vite été paralysées. Sur décision de l’Évêque du diocèse, Dom João Mamede Filho, les séminaristes ont été renvoyés dans leurs familles respectives pour 15 jours. Par conséquent, séminaristes de Saint-Jacques, nous avons été accueillis à Itambé-PR, à la paroisse Nossa Senhora das Graças (Notre Dame des Grâces). Le Père Wilner Catilus, notre Directeur des Séminaristes, y est le Curé, et moi, en insertion pastorale. Au lieu de 15 jours nous sommes restés environ deux mois (de 19 Mars- 10 Mai).


Maison de prière.


Dans l’impossibilité de célébrer les messes avec présence du peuple, s’est imposée à nous la nécessité de faire des transmissions en ligne des messes paroissiales. Heureusement nous avons pu célébrer, même avec un groupe très réduit, la fête de Pâques, le sommet de l’année liturgique et le centre du mystère de notre Rédemption. Grâce à la Pastorale de la Communication (PASCOM), le peuple de Dieu a pu participer à nos différentes célébrations, vivre et célébrer sa foi. Via la page Facebook de la paroisse nous avons réalisé, tous les jours, la transmission de la messe en direct du presbytère. Nous avons aussi fêté le 1e Avril, en pleine pandémie et en plein confinement, l’anniversaire de Kelson Jeune.

Ont été célébrés au séminaire, les différentes solennités que suivent la Solennité des Pâques (la Pentecôte, l’Ascension, le Très Saint Sacrement et le Sacré-Cœur de Jésus) que généralement les séminaristes fêtent dans leurs paroisses d’insertions.


En effet, en préparation à la solennité de la fête de Pentecôte, fête patronale du séminaire, nous avons organisé une neuvaine à l’Esprit Saint, avec la participation de toute la communauté formative. Nous y sommes 15 séminaristes actuellement : dix du diocèse de Umuarama, trois de la Société des Prêtes de Saint-Jacques, et les deux autres du diocèse de Paravaí. Aussi pour la solennité de la fête de Très-Saint-Sacrement, le Père Recteur, Clovis Hernadez, en procession, a béni avec le Saint-Sacrement tout l’espace du séminaire, implorant la bénédiction divine et suppliant pour la pandémie.



Maison d’étude (Cours en ligne)


Un mois après le début des activités universitaires, l’Université a su trouver les moyens efficaces pour continuer à administrer les cours par visioconférence (‘‘aulas remotas’’ en portugais). Les adaptations nécessaires avaient été faites et tout le système mis en place, en à peine une semaine. Malgré certaines déconvenues liées au problème de connexion à internet, nous avons pu terminer le semestre de manière satisfaisante. Nous en rendons gloire à Dieu.


Maison de communion


Dans le souci de terminer le semestre en communauté, nous sommes retournés au séminaire le 10 mai, jour de la commémoration de la fête des Mères ici au Brésil. Le port du masque n’ayant pas été obligatoire à l’intérieur du séminaire, on était tenu de respecter les mesures de distanciation et de renforcer les principes d’hygiènes. Les sorties ont été aussi interdites.



Pour terminer le semestre, en clé d’or (‘‘em chave de ouro’’ comme dit-on en portugais), le 13 juin 2020 – mémoire de Saint Antoine de Padoue – nous avons réalisé une fête foraine (‘‘uma festa junina’’) – tradition très populaire dans le milieu brésilien.

Enfin, ce que nous avons perdu d’un côté du point de vue des activités pastorales, nous l’avions récupéré de l’autre. Car ce temps de confinement m’aura permis, en cherchant à m’approcher de celui qui m’a appelé, de mieux apprendre à l’écouter et à contempler son visage (cf. Mat 6, 33). Ce fut également un temps précieux pour moi, pour mieux connaître les autres, valoriser leurs talents, renforcer les liens fraternels avec eux, et mieux cerner l’importance de la dimension communautaire au séminaire.


Prévil ENEM, séminariste de Saint-Jacques – Brésil