
Paroisse Os Santos Apóstolos – Archidiocèse de Campinas – SP /Brésil
Pastorale et crise sanitaire :
« un nouveau normal » …
J’aime, en plaisantant, à répéter que, pendant tout mon temps de séminaire, je n’ai jamais eu de cours axés sur la problématique « pastorale et pandémie ». Pourtant, la crise sanitaire due au nouveau coronavirus nous aura obligés à nous montrer créatifs pour y faire face, eu égard à nos responsabilités en tant que pasteurs, en charge de fidèles.
Je suis vicaire à la paroisse Os Santos Apóstolos (Les Saints Apôtres) – de l’archidiocèse de Campinas, dans l’État de São Paulo, au Brésil. Comme partout ailleurs, la covid-19 nous aura fait passer environ trois mois sans célébrations impliquant la participation du peuple de Dieu. La dernière messe publique célébrée dans la paroisse remonte au 8 mars 2020. Une semaine après, soit le 15 mars, nous étions contraints de célébrer l’eucharistie à laquelle ne participaient que des prêtres et quelques ministres extraordinaires, dont la mission principale était d’apporter la Sainte Communion aux fidèles.
Aussi, avons-nous vécu toute la période de Pâques en confinement. Conformément à la décision prise par notre archevêque, Dom João Inácio, nous avons pu reprendre les célébrations eucharistiques avec la présence des fidèles qui le souhaitaient, le dimanche 22 juin 2020. Faisant droit aux mesures de distanciation physique toujours en vigueur, nous avons été conduits à multiplier le nombre des messes. Nous avons ainsi initié une nouvelle expérience pastorale, en proposant trois messes le dimanche, à raison de deux dans la matinée (à 8 h et à 10 h 30), et d’une autre, le soir (à 15 h).
Un Nouveau Normal
Il s’agit d’une manière nouvelle de vivre la pastorale, perçue comme tout à fait normale. Mais c’est un Nouveau Normal qui exige un peu plus de travail aux agents pastoraux en particulier, et aux membres des communautés ecclésiales, en général. Il faut désormais pouvoir contrôler le nombre de personnes pouvant participer à la liturgie de la messe. Les intéressés doivent obtenir du secrétariat paroissial un mot de passe (un numéro) qui leur donne accès à l’intérieur des églises.
Cette expérience anime notre foi. Elle nous permet de prendre davantage conscience de la soif du peuple de Dieu pour l’’Eucharistie. Comme saint Jean-Paul II, je prie pour que cette soif, jamais, ne tarit. Car Jésus est la seule source de notre vie, capable d’étancher notre soif véritable.
Le temps de la pandémie a aussi vu naître plusieurs autres initiatives, prises pour permettre à l’Église et aux pasteurs d’être proches des fidèles. Il nous aura permis de redécouvrir l’importance des formes familiales et personnelles de la prière et de la liturgie domestique (prière en famille – petite église), et de les valoriser. Aussi, avons-nous été amenés à organiser des temps de prière pour les familles, avec production et envoi de matériels appropriés, préparés avec l’aide de quelques membres de la paroisse. C’est une expérience positive. Chacun prie chez soi, en famille. Certains nous envoient des photos prises à l’occasion, qui sont ensuite transformées en de petites vidéos rendues disponibles à tous à travers les réseaux sociaux. Il s’agit de gestes simples, mais qui rendent les familles très contentes.
Méditations quotidiennes de l’Évangile
Au cours de la pandémie de la covid-19, nous avons aussi lancé une série de méditations quotidiennes de l’Évangile. La distanciation physique due au confinement faisait courir, à mon avis, le risque d’un désintéressement d’un nombre important de fidèles pour l’Église. Face à ce risque je me suis interrogé sur ce qu’il convenait de faire pour l’éviter. J’étais convaincu – et le suis encore – que sans l’apport et la présence du prêtre auprès des fidèles pendant cette période d’épreuve, il pouvait être difficile de reconquérir le peuple de Dieu quand cette situation aurait été derrière nous.
Vivre la solidarité avec les paroissiens et les paroissiennes, tout particulièrement dans ces circonstances, devrait permettre de rassembler plus facilement les uns et les autres, une fois que la crise sanitaire n’aurait plus appartenu qu’au passé. Alors, au carillon des cloches, tout le monde pourra de nouveau et plus facilement se réunir pour continuer la mission que le Christ confie à son Église et à tous les baptisés en son sein.
Proches les uns des autres, par et dans la prière
J’ai compris que nous pouvons être confinés, tout en demeurant proches les uns des autres, par et dans la prière, ainsi bien que par des gestes les plus simples, dont la grande importance n’est plus à prouver.
Ce fut donc mon expérience pendant la période de confinement. Avec la reprise des célébrations et des activités pastorales, je poursuis le même travail pastoral dans la paroisse, en encourageant et promouvant des moments de prière en famille et en continuant à envoyer à tous mes paroissiens des réflexions quotidiennes du saint Évangile.
Que le Saint-Esprit nous éclaire dans ce « nouveau normal » où la créativité devient la meilleure manière pour apporter une parole d’espérance et de foi !
Père Josner Jeudy, spsj.