La Société des Prêtres de Saint-Jacques est heureuse de l’ordination diaconale, en vue du presbytérat, de trois de ses membres : Cacius Delva, Junior François et Hérold Saint-Louis. Ce fut au Brésil, dans le diocèse de Rio Branco.
Vous pouvez suivre ci-dessous l’ordination diaconale des séminaristes de Saint-Jacques : Cacius DELVA, Junior François, Hérold Saint-Louis. Elle a lieu le 3 décembre 2022, à la Région pastorale Divina Misericordia, dans le diocèse de Rio Branco.
L’ordre sacré du diaconat leur sera conféré par Mgr Joaquín Pertíñez Fernández, évêque du diocèse de Rio Branco. Seront présents à cette ordination, le Supérieur général, le Père Paul DOSOUS, et le Supérieur régional du Brésil, le Père Fricot MILIEN, ainsi que d’autres confrères en mission dans divers diocèses du Brésil.
La veille, le 2 décembre, au grand séminaire diocésain São José, Cacius DELVA, Junior François, Hérold Saint-Louis ont fait leur agrégation définitive à notre Institut missionnaire.
Originaire d’Acul Samedi, diocèse de Fort-Liberté (Haïti), Enème Prévil est né le 6 mars 1992. Après avoir bouclé le premier cycle de sa formation au grand séminaire Notre Dame d’Haïti, à Port-au-Prince, il a été envoyé au Brésil où il a fait son second cycle de formation, dans le cadre de la Formation Diversifiée mise en œuvre pour les besoins de notre Institut.
Après avoir franchi les différentes étapes prévues dans la préparation à la vie sacerdotale, Enème Prévil a fait son agrégation définitive à notre Société missionnaire pour en devenir membre à part entière et pour la vie. Ce fut le 17 novembre dernier, alors que son collègue, le séminariste Fegens Vixama faisait lui son agrégation temporaire.
Énème PRÉVIL a été ordonné Diacre en vue du presbytérat, le 18 novembre 2022, en l’église paroissiale Nossa Senhora do Rosário, à Floresta, paroisse de l’archidiocèse de Maringá – PR, confiée depuis quelques années déjà à notre Institut missionnaire.
L’Ordre Sacré du diaconat lui a été conféré par l’imposition des mains de Monseigneur João Mamede Filho, évêque du diocèse de Umuarama – PR.
Plusieurs confrères ont pu faire le déplacement pour prendre part à cette célébration d’ordination, festive et joyeuse.
Le 17 et le 18 novembre 2022, la Société des Prêtres de Saint-Jacques a eu la joie de célébrer l’avancement de deux ses séminaristes en formation au Brésil. Il s’agit de deux jeunes haïtiens qui ont été envoyés poursuivre leur formation au Brésil, dans le cadre ordinaire de la formation diversifiée mise en œuvre depuis déjà une douzaine d’années.
Enème Prévil – agrégé définitif
Fegens VIXAMA – agrégé temporaire
Lors d’une célébration eucharistique au grand séminaire « Comunidade de Formação Divino Espírito Santo” du diocèse d’Umuarama, à Londrina – PR, Fégens VIXAMA a fait son agrégation temporaire à notre Institut missionnaire, tandis que son aîné, Énème PRÉVIL y est devenu membre définitif, à part entière, par son agrégation définitive.
Cet événement a été vécu dans une grande joie par tous les membres de la communauté du séminaire, auxquels se sont joints quelques prêtres de la région sociétaire du Brésil, dont se distingue le Supérieur régional, le Père Fricot. En présence du recteur de ce séminaire, le Père Clóvis Hernandes, le Père Paul DOSSOUS, notre Supérieur général, a présidé à la célébration eucharistique et reçu le serment d’agrégation de nos deux jeunes confrères.
Nous rendons grâce à Dieu pour ses dons généreux qu’il nous accorde en Énème PRÉVIL et Fégens VIXAMA. Nous prions pour eux et pour leur famille, et pour les églises de leur pays d’origine, Haïti, et celle du Brésil, qui les ont accueillis et accompagnés, tout au long de leurs deux cycles de formation et d’initiation à la vie sacerdotale et missionnaire, et encore aujourd’hui.
Faisons monter au Seigneur nos prières pour les vocations, pour ceux et celles qui sont en recherche ou en quête d’un engagement à prendre dans le monde d’aujourd’hui, et pour ceux et celles qui ont déjà répondu positivement à l’appel du Seigneur, mais qui doivent, dans la liberté, actualiser sans cesse leur réponse positive à Dieu.
Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis.
(Psaume 132/133)
Je suis Marc Germain Mervilus, membre de la société des Prêtres de Saint-Jacques. J’y ai prononcé mon serment d’agrégation définitive le 27 octobre 2022. Pour le service de notre mère Église, j’ai été ordonné diacre en vue du presbytérat, le jour suivant. Ce fut en l’église paroissiale São Gonçalo, à Cuiabá, capitale de l’État de Mato Grosso, situé au centre-ouest du Brésil.
Désormais membre à part entière de cette belle et grande famille missionnaire Saint-Jacques, j’ai participé à ce titre, pour la première fois, à la session régionale annuelle des prêtres en mission au Brésil, qui s’est tenue du 7 au 11 novembre 2022, au siège des Œuvres Pontificales Missionnaires, à Brasília.
En tant que nouveau agrégé et fraîchement ordonné diacre, cette toute première participation a été enthousiasmante pour moi, bien accueilli comme un jeune frère au milieu des prêtres expérimentés. Cette belle expérience était vraiment fructueuse pour deux raisons principales et essentielles.
La première tient à la richesse des différentes causeries données par le révérend Père Bruno Cadoré – ancien Maître de l’Ordre des Prêcheurs de saint Dominique – sur l’identité et les caractéristiques fondamentales des prêtres missionnaires. En ce début de ma vie missionnaire concrète, je me sentais et me sens pleinement concerné par le thème abordé. Lors des tours de table réunissant ensemble prêtres et diacres, j’en suis venu à noter et à retenir cinq caractéristiques essentielles du prêtre missionnaire. Elles vont m’aider non seulement dans l’exercice de mon ministère diaconal dans l’Église universel, mais aussi et surtout dans ma vie comme membre agrégé définitivement à la Société des Prêtres de Saint-Jacques, pour mieux vivre la mission de l’Église ad extra, ad vitam, ad gentes et cum ecclesia. Ces caractéristiques susmentionnées sont les suivantes : “ la disponibilité, la joie, le don total de soi, le sens de l’accueil et de l’écoute”.
La deuxième raison tient à la joie immense et débordante de m’être retrouvé avec tous les prêtres de Saint-Jacques en mission dans cette région sociétaire – principalement les plus anciens –, de dialoguer et d’échanger avec eux. Durant des moments de détente que nous avons eus au cours de cette semaine de session, j’ai pu contempler de très près l’harmonie authentique qui existe entre les membres de ma famille missionnaire, perceptible au travers de simples gestes comme la disponibilité totale des uns et des autres, leur souci ou leur préoccupation face à la réalité, à la vie ou à la santé des uns ou des autres.
Enfin, je peux dire que cette première participation à la session régionale annuelle des Prêtre de Saint-Jacques au Brésil a été pour moi une expérience hors du commun. Elle m’a fait sortir de l’ordinaire. Elle m’a marqué, me marque et me marquera toute ma vie durant, non seulement comme diacre et future prêtre missionnaire de Saint-Jacques dans la communion de l’Église mais aussi comme être humain. En effet, je confesse avoir toujours besoin de la présence des autres autour de moi ainsi que de leur soutien pour m’aider à grandir et à me réaliser comme personne. Cette session m’a montré que je peux compter sur la Société des Prêtres de Saint-Jacques et de chacun de ses membres.
« Oui, il est bon, il est doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis » (cf. Ps 132/133).
Marc Germain Mervilus,
Diacre de la Société des Prêtres de Saint-Jacques
Sou Eneme Previl, natural de Haiti. Nasci no dia 06 de marco de 1992 na paróquia São Francisco Xavier na cidade d’Acul Samedi na diocese de Fort-Liberte.
Enème Prévil, Séminariste de la Société des Prêtres de Saint-Jacques
Serei ordenado diácono transitório para a Sociedade dos padres de São Tiago no dia 18 de novembro de 2022, na cidade de Floresta no Estado do Paraná no Brasil.
A minha vocação nasceu no seio familiar. Foram meus pais que me ensinaram o caminho da Igreja. Lembro-me quando, ainda mocinho, meu pai nos chamava para rezar antes de dormir. Assim, aprendi as primeiras orações cristãs. Quando fui morar na cidade, participava muito mais nas atividades eclesiais, pois tinha atividades diariamente. Foi ao participar numa celebração Eucarística que me veio pela primeira vez a ideia de “querer ser padre”. Desde então essa ideia me inquietava e continuava com mais fervor dentro de mim, inclusive durante toda a preparação para a minha primeira Eucaristia. Depois de receber a primeira eucaristia foi esse o primeiro pedido que fiz à Deus: a graça de realizar a minha vocação e de servi-Lo como Padre.
Após um ano de encontros vocacionais junto da Sociedade dos Sacerdotes de São Tiago, fui escolhido para entrar no propedêutico. Entrei no dia 04 de outubro de 2015, foi ali que aprendi como ser seminarista e como é o caminho para responder ao chamado de Deus. Já no Haiti, os momentos de inserção em paróquia foram para mim de grande proveito, pude ter contato com realidades diferentes da minha paróquia da origem, pude fazer experiências com Padres felizes que me incentivava a seguir minha vocação. Terminei a primeiro ciclo em 2018, e fui escolhido, junto com o meu colega, para fazer o segundo ciclo da formação aqui no Brasil.
A minha adaptação no Brasil começou pela aprendizagem da língua portuguesa. Durante os três meses que fiquei no CENFI tive a alegria de viver forte momento intercultural, pois éramos 11 missionários de 10 países. Esta inserção noutra realidade eclesial e cultural me permite ter uma outra visão da Igreja. Como também iniciar a minha preparação próxima para a missão ad extra, ad vitam, ad gentes et cum eclesia.
Diferente da minha realidade de origem, vejo no Brasil uma Igreja mais aberta e articulada, presente na vida do povo e na sociedade. Tanto no Haiti quanto no Brasil, vejo uma Igreja que se compadece com a situação dos marginalizados e fragilizados; que busca ser sal da terra e luz do mundo numa sociedade decadente e sem referência, com pastores que se dedicam, no meio de tantos desafios, à ser um outro Cristo na vida do povo.
Nas vésperas da minha Agregação definitiva e da ordenação diaconal, me sinto seguro e pronto para dizer sim a Deus na Sociedade dos Sacerdotes de São Tiago. É um momento de grande alegria e jubilo para mim, minha família que sempre me apoio e acompanhou e toda a Sociedade dos Sacerdotes de São Tiago que me deu os meios para responder positivamente ao chamado de Deus.
Estou me consagrando ao serviço do Senhor como missionário ad extra, ad vitam, ad gentes et cum eclesia. Terei os olhos sempre fixos nEle para imita-Lo na missão. Quero ser aquele que, fortalecido por Ele e iluminado pelo Espirito Santo, deixar resplendecer em mim a luz e a alegria de Cristo. Quero deixar os valores do Evangelho norteiam a minha vida e minhas atitudes e ser pastor segundo o seu coração.
Enème Prévil, seminarista da Sociedade dos Sacerdotes de São Tiago.
A la veille de son agrégation définitive à la Société des Prêtres de Saint-Jacques et de son ordination diaconale, le séminariste Enème Prévil, en formation au Brésil, retrace l’histoire de sa vocation et révèle son état d’esprit.
Enème Prévil, Séminariste de la Société des Prêtres de Saint-Jacques
« Fortifié par lui et illuminé par l’Esprit Saint, j’entends laisser resplendir en moi la lumière et la joie du Christ ».
Je suis Enème Prévil. Né le six mars 1992, j’ai été baptisé dans ma paroisse d’origine, placée sous le patronat de Saint François Xavier, du diocèse de Fort-Liberté. Situé dans le département du nord-est d’Haïti, l’Acul Samedi est ma ville de naissance.
Je serai ordonné diacre en vue du presbytérat pour la Société des Prêtres de Saint-Jacques, le 18 novembre 2022, en l’église paroissiale Nossa Senhora do Rosário, située dans la petite ville de Floresta, dans l’État du Paraná, au Brésil, dans l’archidiocèse de Maringá – PR.
Ma vocation est née dans le sein familial. Ce sont mes parents qui me montraient le chemin de l’Église. Je me souviens quand, encore gamin, mon père m’appelait pour prier en famille avant d’aller dormir. J’ai appris ainsi les premières prières chrétiennes. Plus tard, je suis allé vivre en ville. Là, je participais davantage aux activités ecclésiales, dont de nombreuses ont été proposées quotidiennement. C’est en participant à une célébration eucharistique que m’est venue pour la première fois l’idée de « vouloir être prêtre ». Dès lors, cette idée me travaillait, toujours avec plus de ferveur au fond de moi, et cela, durant toute ma préparation jusqu’à la réception de la première Eucharistie. Après l’avoir reçue j’ai fait cette première demande à Dieu de m’octroyer la grâce de réaliser ma vocation et de le servir comme prêtre.
Quelques temps plus tard, après une année de rencontres vocationnelles avec la Société des Prêtres de Saint-Jacques, j’ai été admis à faire mon année propédeutique, dont la rentrée s’est effectuée le 4 octobre 2015. C’est là que j’ai appris comment être séminariste et ce qu’est le chemin pour répondre à l’appel de Dieu.
En Haïti, déjà, les moments d’insertion en paroisse ont été très bénéfiques pour moi, en me permettant d’être en contact avec des réalités différentes de celles que j’ai connues dans ma paroisse d’origine, et j’ai pu faire des expériences avec des Prêtres heureux qui m’ont encouragé à suivre ma vocation. J’ai terminé le premier cycle de ma formation en 2018, et j’ai été envoyé au Brésil, avec un autre collègue, pour faire mon second cycle de formation.
Mon adaptation au Brésil a commencé avec l’apprentissage de la langue portugaise. Pendant les trois mois que j’ai passés au CENFI (Centre de formation interculturelle) à Brasília, j’ai eu la joie de vivre un moment interculturel fort, rien que formant communauté avec onze missionnaires venant de dix pays différents, pour initier mon insertion dans une autre réalité ecclésiale et culturelle. Cette expérience m’a conduit à une autre vision de l’Église, me préparant ainsi à la mission ad extra, ad vitam, ad gentes et cum ecclesia (à l’extérieur, pour la vie, vers les gens et avec l’Église).
En comparaison avec ce que j’ai connu dans mon pays d’origine, je découvre au Brésil une Église plus ouverte et plus articulée, présente dans la vie du peuple et dans la société. Au-délà de ces différences, aussi bien en Haïti qu’au Brésil, je vis dans une Église qui partage la situation des marginalisés et des fragilisés ; une Eglise qui cherche à être « sel de la terre et lumière du monde » dans une société décadente et sans repère, une Eglise sont les pasteurs se donnent, au milieu de tant de défis à relever, pour être un « autre Christ » dans la vie du peuple.
À la veille de mon agrégation définitive et de mon ordination diaconale, je me sens confiant et prêt à dire « oui » à Dieu dans la Société des Prêtres de Saint-Jacques. C’est un moment de grande joie et de jubilation pour moi, pour ma famille qui m’appuie depuis toujours et qui m’a accompagné ainsi que pour toute la Société des Prêtres de Saint-Jacques qui me donne les moyens adéquats nécessaires à ma préparation pour répondre positivement à l’appel de Dieu.
Je suis en train de me consacrer au service du Seigneur comme missionnaire ad extra, ad vitam, ad gentes et cum ecclesia. J’aurai toujours les yeux fixés sur Lui pour l’imiter dans la mission. Fortifié par lui et illuminé par l’Esprit Saint, j’entends laisser resplendir en moi la lumière et la joie du Christ. Je veux laisser les valeurs de l’Évangile orienter ma vie et mes attitudes et, ainsi, devenir pasteur selon son cœur.
Enème Prévil, séminariste de la Société des Prêtres de Saint-Jacques
Traduction, du portugais au français, par le Père Georgino RAMEAU spsj.
Session régionale pour les confrères prêtres de Saint-Jacques au Brésil – 7 au 11 novembre 2022
Du 7 au 11 novembre en cours, nos confrères prêtres missionnaires au Brésil se réunissent à Brasília, capitale fédérale du Brésil pour leur session annuelle, au siège des Œuvres Pontificales Missionnaires. Pour les accompagner, ils ont fait appel au religieux dominicain, le Père Bruno Cadoré, ancien Maître de l’Ordo Praedicatorum (Ordre des Prêcheurs).
Conçue dans le cadre de la formation permanente des prêtres, cette session leur offre de réfléchir cette année sur le thème suivant : « Comment être prêtre missionnaire dans l’Église d’aujourd’hui après la covid-19 ? perspectives et enjeux ! ».
Cette session a lieu dans une ambiance toute particulière. Celle post-électorale dans un pays continental aux choix difficiles. Celle de l’Eglise en France confrontée aux défis immenses d’oser prendre le chemin du courage, de la justice et de la confiance. Celle d’Haïti confrontée à une crise toujours plus complexe, loin de tout horizon de changement… Celle de notre Institut missionnaire engagé dans la préparation de sa prochaine Assemblée générale, prévue pour le mois de juin 2023.
A vos prières, nous confions ainsi tous les confrères et les jeunes séminaristes de notre Institut missionnaire évoluant au Brésil.
L’ancien Evêque émérite du diocèse de Port-de-Paix Monseigneur Frantz Colimon, est décédé, tôt ce vendredi matin 4 novembre 2022, à l’âge de 88 ans, à l’hôpital Saint-François de Sales. A la retraite depuis 2008, Frantz Colimon a été nommé Evêque le 22 février 1982, en remplacement de Mgr Rémy Augustin. Deux évêques l’ont succédé au diocèse de Port-de-Paix. Il s’agit de Mgr. Pierre-Antoine PAULO, omi ( – 1er mars 2008 – 14 avril 2020 – évêque tutilaire) et de Mgr Charles Peters Barthélus depuis le 5 septembre 2020.
Mgr Frantz COLIMON – Jour d’anniversaire au Foyer Sainte Marie – Port-au-Prince
Suit ici le texte de l’homélie de Mgr Frantz COLIMON lors des funérailles de Mgr FRANÇOIS GAYOT 29 DÉCEMBRE, ancien archevêque de l’archidiocèse du Cap-Haïtien.
« Heureux les doux, car ils posséderont la terre ».
Ces doux, ce sont les « doux et humbles de cœur », selon le cœur de Jésus lui-même (« je suis doux et humble de cœur »). Ils posséderont la terre promise. Non pas celle où Josué avait mené le peuple au repos, mais la Jérusalem céleste où le Christ nous mène au repos définitif. Monseigneur François Gayot a fait sa migration de ce monde à l’autre, sur les traces du Christ grand prêtre éternel, se consacrant à Dieu le Père par le sacrifice parfait et définitif. L’offrande sacrificielle est un transfert de ce monde à l’autre. Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu’à la fin.
La messe de funérailles de Mgr François Gayot, smm, fut célébrée à Rome le samedi 18 décembre qui était la journée internationale des migrants. Le Seigneur couronne ainsi toute la vie de Mgr François Gayot, le migrant chargé des migrants. C’est par une rencontre de la Commission Internationale de la Migration que Mgr François Gayot se trouvait à Rome depuis le mois de novembre. Va où tu veux, meurs où tu dois. Dieu s’est chargé de donner une réponse claire à ses multiples déplacements. Se taire, c’est laisser à Dieu le soin de parler. Il nous conduit par des chemins sinueux, dans la nuit de la foi, avec « un rayon de ténèbres », dit notre Père Saint Jean de la Croix.
C’est au jour le jour qu’il nous fait signe et nous invite à renouveler constamment notre adhésion inconditionnelle aux imprévus continuels de sa divine volonté. Ce n’est qu’après son passage que nous devinons ses traces. Nous le voyons de dos, comme Moïse dans l’anfractuosité du rocher. Pendant qu’il passe, il met sa main sur notre visage. C’est le « sommeil des puissances ». Nous faisons comme si tout dépendait de nous, tout en sachant que sans Lui nous ne pouvons rien faire, car nous pouvons tout en celui qui nous fortifie, sa puissance se déployant dans la faiblesse.
Dieu nous prépare à notre mission et à chaque instant nous demande notre consentement. Il a inscrit Saint Joseph au terme de la lignée de David, puis lui demande son acquiescement pour qu’il y insère l’Enfant Jésus né de la Très Sainte Vierge Marie.
Misant sur Lui, nous sommes sûrs de réaliser notre mission jusqu’au bout. Mgr Gayot vivait à fond son être missionnaire, qui exigeait de lui d’être disciple de l’Esprit Saint La façon d’être missionnaire, c’est la question qu’il se posait constamment. Il n’était pas missionnaire une fois pour toutes, déterminé « ad unum » suivant un barème bien précis. Il se pliait aux circonstances qui se renouvellent sans cesse ; il était comme en équilibre instable, son centre de gravité tombant en quelque sorte en dehors de son polygone de sustentation. C’est le déplacement continuel qui lui permettait de rétablir l’équilibre d’une certaine façon. En véritable missionnaire, il n’était ainsi jamais en repos.
Maintenant qu’il a atteint son but définitif, nous pouvons dire : « requiem aeternam, dona ei Domine ». Le repos éternel que nous implorons pour lui à l’occasion de ses obsèques, se situe au terme de toute une vie missionnaire, qui était un déplacement continuel.
Archevêque émérite du Cap Haïtien, il était censé bénéficier d’un repos bien mérité. Il continuait pourtant une activité fébrile, se posant à tout instant la question de fond : « en quoi consiste pour moi être missionnaire aujourd’hui dans telle situation précise » ? Et il allait jusqu’au bout des exigences en cherchant, avec les moyens dont il disposait, à répondre à ce qu’il croyait être la volonté du Seigneur, qui un jour lui dirait : « Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître ».
On s’étonnait peut-être à raison, de le voir sillonner si souvent les continents. Il n’avait de comptes à rendre qu’à son Seigneur, qui s’est chargé de lever le voile au dernier moment, en ce samedi 18 décembre, Journée Internationale des Migrants, où ses funérailles ont été chantées à Rome. Se taire, c’est laisser à Dieu le soin de parler.
Chargé de la pastorale de la migration, il est mort en migrant. Il est allé aux pauvres pauvrement. « Defunctis adhuc loquitur ». Ayant terminé ses fonctions terrestres, il nous interpelle encore de l’au-delà. Comment vivait-il son être missionnaire ? – Il était d’abord disciple de l’Esprit Saint qui écrit droit avec des lignes courbes et brisées. Toute la nuit, il pouvait avoir travaillé sans rien prendre, mais sur la Parole du Seigneur, il lançait hardiment les filets pour la pêche. Peu lui importait d’être jugé par un tribunal humain. Sa conscience même ne le jugeait pas. Il pouvait dire avec Saint Paul : Scio cui credidi » ; il savait en qui il avait mis sa confiance.
Sa devise épiscopale était : « ad lucem per crucem », « à la lumière par la croix ». C’est la nuit de la foi. L’ombre de la croix se profile déjà sur l’étable de Bethléem. La lumière est intérieure à l’acte de foi. Il était souvent seul à percevoir le but qu’il recherchait. Tous les moyens étaient enveloppés de ténèbres. Ce qui était premier dans l’intention était dernier dans l’exécution. Il a tenu jusqu’au bout dans la démarche de la foi pour sortir du tunnel et se voir inondé de lumière. L’annonce joyeuse de l’Archange Gabriel passe par l’annonce douloureuse du vieillard Siméon. « Ad lucem per crucem ». « À la lumière par la croix ».
Sa consécration épiscopale avait été célébrée le 2 février 1975 au Cap Haïtien, le jour de la Chandeleur, la fête de la Lumière, fête missionnaire. Lumière pour éclairer les nations, gloire de ton peuple Israël. Il pouvait s’appliquer le message adressé au serviteur du Seigneur : « c’est trop peu que tu sois pour moi un serviteur, pour relever les tribus d’Israël, Je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut atteigne aux extrémités de la terre.
S’occupant de la pastorale des migrants, il prenait sa fonction à cœur. La lumière qui brille au fond des ténèbres de la foi en son cœur, le guidait pour passer d’un continent à l’autre, oubliant ses attaches viscérales pour vibrer au diapason de l’univers, s’étant bien rendu compte que la mission est universelle, comme l’Église, Dieu voulant que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la Lumière de la Vérité.
Il a su adroitement éviter de fonctionner en circuit fermé. Son cheminement empruntait le parcours d’une spirale débouchant sur l’horizon de l’infini, loin de développer un climat insulaire qui replie sur soi et isole des autres.
Il était, certes, personnel, mais pas individualiste, étant tout relatif à la communauté. Il inclurait l’Évangile pour évangéliser la culture. Avec patience, en suivant les sinuosités des sentiers tracés par le Seigneur. « Ad lucem per crucem ». « À la lumière par la croix ». À travers la croix jaillit la lumière, intérieure à l’acte de foi. Elle se lève, la splendeur de la lumière éternelle, le soleil de justice, qui vient illuminer ceux qui gisent dans les ténèbres et l’ombre de la mort. Il a porté la lumière en passant par les ténèbres. Il est allé aux pauvres pauvrement, aux migrants en migrant. Il n’avait pas ici-bas de cité permanente, et recherchait celle de l’avenir. Sa conversation était au ciel. C’est le chemin qu’il indiquait tout en ayant les pieds sur la terre. Il savait déceler les différences qui concourent à la complémentarité, faire jouer une symphonie commune avec des instruments qui apportent leur tonalité spécifique.
Dans la migration, il avait trouvé un chemin vers la paix, la paix sans frontières. Seul le pauvre est artisan de paix. L’artisan n’est pas artiste. L’artiste se repose. L’artisan travaille toujours. Il ne se reposait pas, sachant que la paix est dynamique, qu’on n’a jamais fini de travailler pour l’instaurer. Il s’est fait migrant sur le chemin de la paix. La paix est toujours en devenir. Son chemin débouche sur l’éternité. Un enfant nous est né, un fils nous est donné, il reçoit ce nom : « conseiller-merveilleux, Dieu fort, Père-éternel, Prince de la Paix, qui n’a pas où reposer la tête. Né dans une crèche, mort sur la croix, le Christ nous trace le chemin de la paix. Né en migrant, il est mort en migrant. Il avait préparé Mgr François Gayot à le suivre jusque-là. Les voies de la sagesse ne sont pas rectilignes. La divine Sagesse peut conduire d’abord par un chemin sinueux avant de découvrir ses secrets.
Monseigneur François Gayot est né le 12 juillet 1927, à Port-de-Paix. Il est mort le 16 décembre 2010, à l’hôpital Gemelli de Rome, dans la ville éternelle où il était allé pour une rencontre de la Commission Internationale de la Migration. Ses obsèques ont été célébrées à Rome le samedi 18 décembre, journée internationale des Migrants. Sa vie est faite de migrations successives. Elle se termine non sur un point final, mais sur un point d’orgue, où les harmoniques de la migration vers la paix se répercutent d’écho en écho ans les éternités d’éternités.
Le monde actuel écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, dit le pape Paul VI, ou s’il écoute les maîtres, c’est parce qu’ils sont des témoins. C’est le cas pour Monseigneur François Gayot : « defunctis adhuc loquitur ». Il nous interpelle encore après avoir achevé sa fonction terrestre.
La tradition passe par l’imitation. « Soyez mes imitateurs comme je le suis du Christ », dit Saint Paul. C’est une initiative de Jésus-Christ médiatisée. « Soyez les pasteurs du troupeau, non pas en faisant les seigneurs à l’égard de ceux qui vous sont échus en partage, mais en devenant les modèles du troupeau », nous dit Saint Luc.
En successeur des apôtres, Mgr François Gayot nous a tracé le chemin de la migration vers la paix universelle. C’est l’objet de la mission. L’acte sacrificiel est une migration, un transfert d’appartenance. « Sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père pour le suprême sacrifice, le Christ, grand prêtre éternel, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la fin ». Au dernier jour, nous serons jugés sur l’amour, nous dit notre Père Saint Jean de la Croix, l’amour sans frontières. Notre Dame, Reine de la paix, la vierge pèlerine, discrètement, veut nous accompagner sur le chemin de la paix. « La première en chemin, Marie tu nous entraînes risquer notre oui aux imprévus de Dieu. Et voici qu’est semé en l’argile incertaine de notre humanité, Jésus Christ, Fils de Dieu. Marche avec nous Marie, » sur les chemins du Christ, imprévus et imprévisibles.
Dieu sollicite notre foi pour une réponse libre au dessein qu’il a préparé pour nous de toute éternité, afin que notre volonté se conforme à la sienne.
Il a préparé Notre Dame par l’Immaculée Conception. Il lui demande son libre consentement pour qu’elle soit la mère de son divin Fils.
Il a préparé Saint Joseph en faisant de lui le terme de la lignée de David. Puis il lui demande son acquiescement pour qu’il insère Jésus dans cette lignée généalogique en acceptant de prendre chez lui Marie son épouse.
Il a préparé Mgr François Gayot dans la voie de la migration. Puis il lui demande son accord pour qu’il se charge de cette pastorale.
Mgr François Gayot a su renouveler son oui tous les jours, de migration en migration, jusqu’à la migration définitive, le passage suprême vers l’au-delà. Oiseau migrateur, telle fut sa vocation et sa mission. Il n’avait pas ici-bas de cité permanente. Il recherchait celle de l’avenir, entouré d’une multitude de témoins de la foi, Abraham et sa postérité. Étranger et pèlerin, comme tous ses « pères dans la foi », il était nomade spirituel. Il ne regardait pas en arrière pour évaluer le chemin déjà parcouru et se complaire dans le fruit de son travail. Il avait radié de son vocabulaire missionnaire le terme de « repos ».« En Dieu seul était le repos pour son âme ». Qu’il repose en paix » !
Va plus loin, le voyage est à peine commencé, et la route est encore longue vers la fraternité.
Mgr. Frantz Colimon, smm
Evêque émérite de Port-de-Paix
Par décision de Monseigneur Laurent Dognin, Évêque de Quimper et de Léon, sont nommés à compter du 1er septembre 2022 :
Paroisses
P. Joseph Longo, au service du doyenné de Brest (en résidence au presbytère du Landais).
Sainte-Marie en Presqu’Île de Crozon
* P. Tanneguy de SAINT-MARTIN, curé ;
* P. Jean-Doret JULIEN, de la Société des prêtres de Saint-Jacques, avec l’autorisation de ses supérieurs, coopérateur.
Saint-Tiviziau – Bro Landi
* P. Homanès LABOCHE, de la Société des prêtres de Saint-Jacques, avec l’autorisation de ses supérieurs, curé ;
* P. Stanley JULES de la Société des prêtres de Saint-Jacques, avec l’autorisation de ses supérieurs, coopérateur.
Retrouvez l’ensemble des nominations sur le site du diocèse de Quimper & Léon en cliquant ici.