Le Père Joël Bernard a célébré sa première messe à, Saint-Antoine de Padoue, à Port-au-Prince, l’Église de son baptême et de son ordination presbytérale. Il était entouré de quelques prêtres amis venant de France et de quelques prêtres de Saint-Jacques en mission en Haïti.
Il est six heures du matin, au centre-ville de Port-au-Prince, dont les cicatrices causées par le séisme de janvier 2010 sont encore ouvertes, la vie reprend son droit. Même pour un dimanche, la ville se réveille tôt avec ses tintamarres et ses bruits de toute sorte. A la maison régionale des Prêtres de Saint-Jacques, on se prépare à la célébration des laudes. Elle a lieu ce dimanche 19 août à l’oratoire situé au rez-de-chaussée de la maison. Bientôt la psalmodie de l’office emplira l’espace, en une louange au Dieu créateur et sauveur de l’univers.
Mais ce matin, l’oratoire reçoit un public particulier. Se joignent en effet à la communauté des séminaristes les pères venant de France à l’occasion de l’ordination presbytérale de Joël et Francklin, affectés à l’Église en France. Quatre prêtres français bretons y sont présents. Ils arrivent tous de Bretagne ou en mission dans cette région de l’ouest de la France. Le curé de la paroisse d’Auray, le Père Gaétan Lucas, le Père Bernard HEUDRE, curé de la paroisse Saint-Pierre de la Cathédrale de Rennes, le Père Henri Chesnel, Vicaire général du susdit diocèse, le Père Romains Drouaud, recteur du séminaire Saint-Yves de Rennes, le Père Joseph Longo, prêtre de Saint-Jacques originaire du Congo, le Père Georgino Rameau, secrétaire général de la Société ainsi que d’autres confrères en mission dans le pays.
A la fin des laudes, un petit café chaud est servi rapidement, avant d’embarquer pour nous rendre à la paroisse Saint-Antoine de Padoue, située à l’avenue Poupelard, où le père Joël, ordonné la veille, va présider sa première messe. Dès sept heures, l’Eglise dont les travaux d’agrandissement sont en cours, est déjà pleine des fidèles qui viennent comme à chaque dimanche pour célébrer la mort et la résurrection du Christ. Mais aujourd’hui est un jour spécial, dû précisément à cette première messe à laquelle le Père Joël va célébrer. A peine après un quart d’heure de retard, la procession est mise en route, sous la houlette du jeune père Ronald Saint-Juste qui fait office de maître de cérémonie.
C’est dans la joie que s’ouvre la célébration, dans cette ancienne banque transformée en église, qui surplombe la ville et d’où l’on contemple le beau paysage. La pénombre due à l’inachèvement des travaux de restauration de l’Eglise contraste avec le flux lumineux qui irradie le jour.
Le néophyte père Joël, d’une voix encore timide, ouvre la célébration, par le salut initial, après avoir encensé l’autel. Sa monition d’entrée fait résonner des mots précis visant une attitude pénitente sincère. Le chant du kyrie qui succède au « je confesse », tranche avec la vivacité et l’ambiance de fête du gloria, chanté en créole.
Les nombreux commentaires qui jalonnaient la liturgie de la Parole n’ont pas n’ont pas diminué l’intériorité à laquelle conduit la lumineuse interprétation musicale du psaume du jour, par une excellente voix de soprano. L’alléluia qui suit la seconde lecture de la messe rappelle bien une réelle symphonie avec les différentes voix, les codas, et le jeu harmonique et rythmique des instruments de musique.
Après la proclamation de l’Evangile, l’homélie prononcée par le Père Gaétan Lucas est attentivement écoutée par l’assemblée toute recueillie. Elle offre une méditation sur l’être du prêtre et de sa mission. Elle touche la dimension missionnaire de l’Eglise en rappelant l’union de l’évêque du diocèse de Vannes et de toute l’église de ce diocèse par la prière, la veille et pendant l’ordination presbytérale du Père Joël.
Fini le chant du credo – car ici, en Haïti, on chante beaucoup dans la liturgie ! – le Père Joël introduit à la prière universelle, marquée encore une fois par son contenu missionnaire.
Une procession d’offrande est réalisée, où des éléments symboliques en lien avec l’identité et la mission du prêtre ont été amenés à l’autel, tandis que les musiciens interprétaient le chant d’offertoire en créole du Mgr Augustin « Bondye tout mwen menm se pou ou » – Oh Dieu, je suis tout entier à toi !
Le père Joël poursuit la célébration, toujours aidé par le maître de cérémonie du jour jusqu’à la fin, mais avec une émotion des plus palpables.
Après la distribution de la Communion et avant la prière postcommunion, la chorale paroissiale entonne en action de grâce le chant dit Hymne à la création, à laquelle se joint rapidement toute l’assemblée, et conclu par une salve d’applaudissements spontanés, comme c’est souvent le cas.
En français et en créole, le Père Joël adresse ses remerciements à tous ceux et toutes celles qu’il estimait les mériter.
Le père Georgino en sa qualité de secrétaire général et représentant du Supérieur général, le Père Paul Dossous et les membres du Conseil Permanent des Prêtres de Saint-Jacques, a brièvement remercié l’assemblée et rappeler le sens et les exigences missionnaires de l’engagement de la Société des Prêtres de Saint-Jacques par rapport à l’Église universelle et aux Églises locales. Aussi a-t-il insisté pour signifier que désormais par l’affectation du Père Joël à la région sociétaire qu’est la France, ce dernier est appelé à garder bien sûr des liens sûrs et stables avec son Église d’origine, mais s’identifiera désormais et de manière stable à l’Église du diocèse de Vannes, comme membre du presbyterium de ce diocèse.
Continuons à prier pour le nouveau Père Joël BERNARD, sur la route de sa réponse constante au Seigneur qui l’appelle et qui le consacre pour son service.