A la veille de son agrégation définitive à la Société des Prêtres de Saint-Jacques et de son ordination diaconale, le séminariste Enème Prévil, en formation au Brésil, retrace l’histoire de sa vocation et révèle son état d’esprit.
« Fortifié par lui et illuminé par l’Esprit Saint, j’entends laisser resplendir en moi la lumière et la joie du Christ ».
Je suis Enème Prévil. Né le six mars 1992, j’ai été baptisé dans ma paroisse d’origine, placée sous le patronat de Saint François Xavier, du diocèse de Fort-Liberté. Situé dans le département du nord-est d’Haïti, l’Acul Samedi est ma ville de naissance.
Je serai ordonné diacre en vue du presbytérat pour la Société des Prêtres de Saint-Jacques, le 18 novembre 2022, en l’église paroissiale Nossa Senhora do Rosário, située dans la petite ville de Floresta, dans l’État du Paraná, au Brésil, dans l’archidiocèse de Maringá – PR.
Ma vocation est née dans le sein familial. Ce sont mes parents qui me montraient le chemin de l’Église. Je me souviens quand, encore gamin, mon père m’appelait pour prier en famille avant d’aller dormir. J’ai appris ainsi les premières prières chrétiennes. Plus tard, je suis allé vivre en ville. Là, je participais davantage aux activités ecclésiales, dont de nombreuses ont été proposées quotidiennement. C’est en participant à une célébration eucharistique que m’est venue pour la première fois l’idée de « vouloir être prêtre ». Dès lors, cette idée me travaillait, toujours avec plus de ferveur au fond de moi, et cela, durant toute ma préparation jusqu’à la réception de la première Eucharistie. Après l’avoir reçue j’ai fait cette première demande à Dieu de m’octroyer la grâce de réaliser ma vocation et de le servir comme prêtre.
Quelques temps plus tard, après une année de rencontres vocationnelles avec la Société des Prêtres de Saint-Jacques, j’ai été admis à faire mon année propédeutique, dont la rentrée s’est effectuée le 4 octobre 2015. C’est là que j’ai appris comment être séminariste et ce qu’est le chemin pour répondre à l’appel de Dieu.
En Haïti, déjà, les moments d’insertion en paroisse ont été très bénéfiques pour moi, en me permettant d’être en contact avec des réalités différentes de celles que j’ai connues dans ma paroisse d’origine, et j’ai pu faire des expériences avec des Prêtres heureux qui m’ont encouragé à suivre ma vocation. J’ai terminé le premier cycle de ma formation en 2018, et j’ai été envoyé au Brésil, avec un autre collègue, pour faire mon second cycle de formation.
Mon adaptation au Brésil a commencé avec l’apprentissage de la langue portugaise. Pendant les trois mois que j’ai passés au CENFI (Centre de formation interculturelle) à Brasília, j’ai eu la joie de vivre un moment interculturel fort, rien que formant communauté avec onze missionnaires venant de dix pays différents, pour initier mon insertion dans une autre réalité ecclésiale et culturelle. Cette expérience m’a conduit à une autre vision de l’Église, me préparant ainsi à la mission ad extra, ad vitam, ad gentes et cum ecclesia (à l’extérieur, pour la vie, vers les gens et avec l’Église).
En comparaison avec ce que j’ai connu dans mon pays d’origine, je découvre au Brésil une Église plus ouverte et plus articulée, présente dans la vie du peuple et dans la société. Au-délà de ces différences, aussi bien en Haïti qu’au Brésil, je vis dans une Église qui partage la situation des marginalisés et des fragilisés ; une Eglise qui cherche à être « sel de la terre et lumière du monde » dans une société décadente et sans repère, une Eglise sont les pasteurs se donnent, au milieu de tant de défis à relever, pour être un « autre Christ » dans la vie du peuple.
À la veille de mon agrégation définitive et de mon ordination diaconale, je me sens confiant et prêt à dire « oui » à Dieu dans la Société des Prêtres de Saint-Jacques. C’est un moment de grande joie et de jubilation pour moi, pour ma famille qui m’appuie depuis toujours et qui m’a accompagné ainsi que pour toute la Société des Prêtres de Saint-Jacques qui me donne les moyens adéquats nécessaires à ma préparation pour répondre positivement à l’appel de Dieu.
Je suis en train de me consacrer au service du Seigneur comme missionnaire ad extra, ad vitam, ad gentes et cum ecclesia. J’aurai toujours les yeux fixés sur Lui pour l’imiter dans la mission. Fortifié par lui et illuminé par l’Esprit Saint, j’entends laisser resplendir en moi la lumière et la joie du Christ. Je veux laisser les valeurs de l’Évangile orienter ma vie et mes attitudes et, ainsi, devenir pasteur selon son cœur.
Enème Prévil, séminariste de la Société des Prêtres de Saint-Jacques
Traduction, du portugais au français, par le Père Georgino RAMEAU spsj.