Message de Monseigneur Max Leroy MESIDOR, Archevêque de Port-au-Prince, sur la situation actuelle.

Frères et Sœurs, avec tous les évêques, uni à toute l’Église, je tiens à lancer un grand cri pour réclamer la libération des cinq Prêtres, des deux Religieuses et des parents du Père Jean Anel Joseph curé de Galette Chambon, encore entre les mains des ravisseurs.

Je demande aux personnes qui retiennent contre leur gré nos frères et sœurs depuis maintenant douze jours, de les relâcher.

C’est en se rendant à l’installation d’un prêtre dans votre zone que vous les aviez interceptés. Ils étaient en train de faire le travail que leur confie l’Église. Et le prêtre, dans la paroisse, travaille pour vous. L’Église a construit des écoles dans la zone au bénéfice de la population, pour vos enfants et pour vos familles. Quel est votre intérêt dans un tel acte posé par vous ? Pour quelles raisons retenez-vous ces personnes durant tout ce temps ? Qui a-t-il de grand dans votre action ? Retenir des Prêtres, des Religieuses, une demoiselle et un Père de famille durant tout ce temps, en quoi cela vous aidera-t-il à avancer ? S’il y a quelque chose qui vous fait souffrir, ces personnes n’en sont pas responsables. Montrez que vous pouvez avoir un cœur sensible. Vous, les ravisseurs, montrez que vous avez en vous de l’humanité. Parce que, un jour, vous pourrez avoir besoin que l’on vous montre de la miséricorde.

Au nom de Dieu qui nous a tous créés, au nom du droit de chacun à vivre libre, je vous dis, à vous les ravisseurs, de tout mon cœur, libérez les otages. Libérez-les. Ils en sont fatigués. Libérez-les, car ils n’en peuvent plus. Libérez-les, parce que tout le monde est fatigué par ces agissements qui sont les vôtres.

Je demande à toutes les autorités, dont la mission est d’établir la paix et de garantir à tous des conditions pour pouvoir mener une vie paisible dans le pays, sans inquiétude, d’agir avec beaucoup d’adresse et en toute urgence, pour obtenir aux personnes kidnappées leur libération, et que tout un chacun puisse vivre en paix et connaître un soulagement.

C’est le devoir de l’État de garantir la libre circulation des personnes à travers le pays. L’État doit prendre ses responsabilités.  La situation est très grave. La situation est urgente. Autorités de l’État, remuez-vous !

À vous, Peuple de Dieu, merci. Parce que vous portez cette souffrance avec toute l’Église. Merci parce que vous priez en vue de la libération de nos frères et sœurs, pour toutes les personnes kidnappées, d’une façon ou d’une autre. Merci à vous, Peuple haïtien, ainsi que toutes les personnes de bonne volonté qui nous manifestent leur solidarité, toutes les autres institutions non catholiques, mais qui se sentent concernées par la situation. Merci beaucoup.

Merci d’accepter que les Institutions de l’Église observent un arrêt de travail durant trois jours, comme signe de nos souffrances et de notre protestation. Faisons tout ce que l’Église nous demande en ces temps. Agissons. Faisons entendre notre voix. Prions matin, midi et soir, en vue d’obtenir la délivrance. En effet, Jésus nous a prévenus, qu’il y a des cas, des causes que nous ne pouvons résoudre et résoudre que moyennant la pénitence et le jeûne.

Au nom du Dieu de la vie, et en communion avec toute l’Église, je dis, avec ma force ultime, il est temps que les gens soient libérés. Nous attendons la libération tout de suite des personnes. Nous sommes en train de travailler à cela. Nous prions pour cela. Dieu est plus fort. Merci beaucoup.

Monseigneur Max Leroy MESIDOR, Archevêque de Port-au-Prince (22/04/2021)

Retranscription et traduction en français : P. Georgino RAMEAU, SPSJ