Être prêtre aujourd’hui, quel sens pour moi ?
DISCERNEMENT VOCATIONNEL
Tout au long de ma formation initiale, j’ai cherché à comprendre pourquoi le Seigneur m’a appelé et m’a choisi pour devenir prêtre dans son Église. Mes aptitudes et mes compétences n’y sont pour rien. Car Dieu connaît mes faiblesses et mes limites. Mais, dans sa bonté infinie et à cause d’elle, il veut faire de moi un instrument de sa grâce et de son salut. Alors dans la joie, je veux répondre oui à son appel dont je mesure les exigences, et la portée de son choix.
LA JOIE D’ÊTRE PRÊTRE
Pour moi, être prêtre est une joie. C’est d’abord une joie née du don gratuit de l’amour miséricordieux de Dieu. Elle est aussi et en même temps un effet de mon adhésion ferme et sincère à collaborer au projet de salut de Dieu pour moi et pour tous ceux vers qui je suis envoyé.
Elle devient effective dans ma relation avec le Christ, à travers la prière, la lecture de sa Parole et la célébration des sacrements et le service des pauvres. Elle se fait communication à chaque fois que j’accepte d’aller à la rencontre de l’autre.
Cette joie suppose de l’effort pour que mon oui à l’appel et au choix du Seigneur s’inscrive dans la constance, tel que l’Apôtre Pierre nous y encourage dans sa deuxième Épître : « frères, redoublez d’efforts pour confirmer l’appel et le choix dont vous avez bénéficié » (II P 1, 10a).
PRÊTRE ET ARRACHEMENT
Être prêtre, c’est aussi un arrachement. Pour faire place au Seigneur, je dois sortir de mes zones de confort, et recentrer ma vie constamment sur le Christ. C’est en effet à partir du Christ que tout prend sens, y compris mon ministère presbytéral et toute mon existence d’homme.
L’arrachement va continuer à se faire tout au long de mon ministère et de ma vie. Pour le vivre sereinement, je compte constamment sur la grâce du Seigneur. J’ai la certitude que, m’arrachant ainsi à moi-même, le Seigneur fait en sorte que je sois mieux disponible pour le service de son peuple. Bien avant moi, saint François de Sales l’avait compris, lorsqu’il écrit : « Dieu m’avait ôté à moi-même pour me prendre à lui et me donner au peuple : c’est-à-dire qu’il m’avait converti de ce que j’étais pour moi en ce que je fusse pour eux [i]».
PRÊTRE ET ENGAGEMENT
Être prêtre, c’est enfin un engagement. Celui de toute une vie, donnée à la suite du Seigneur, et que je veux vivre en toute humilité, à la suite du Christ, Tête et Pasteur.
Cet engagement passe par l’Église, qui confirme le fait que le Seigneur m’ait appelé et choisi. Alors, en acceptant de devenir prêtre, je m’engage en même temps à vivre en parfaite communion avec l’Église, en tout ce qu’elle proclame en matière de vérité et de foi ainsi que dans tout ce qu’elle demande pour vivre ce beau ministère.
Par ailleurs, être prêtre engage ma liberté dans mon profond désir de servir le Seigneur, dans cette vocation particulière, pour mieux lui rendre gloire. Car « la fin que les prêtres poursuivent dans leur ministère et dans leur vie, c’est de rendre gloire à Dieu le Père dans le Christ » (PO 2).
La joie de l’appel du Seigneur nourrit ma vie au quotidien et m’aide à vivre les arrachements de toute sorte pour mieux lui dire oui à tout instant. Le fait que Dieu m’ait choisi me permet de prendre conscience de mes fragilités et de mes limites mais aussi de me remettre entièrement à sa grâce.
Aussi, dans une grande disponibilité et le don total de moi-même, pourrai-je vivre mon engagement d’être au service du peuple de Dieu, auquel je suis envoyé pour vivre la mission « ad extra, ad vitam, ad Gentes, cum ecclesia » en tant que membre de l’Institut Missionnaire des Prêtres de Saint-Jacques.
Que la Vierge Marie, Notre-Dame du Perpétuel secours, me soutienne dans mon ministère de Prêtre.

De gauche à droite : Diacre Carlsendro Chéry – Mgr Pontier – Diacre Richelin Lohier
Carlsendro CHERY, diacre spsj
[i] Lettre à sainte Jeanne de Chantal, 9 décembre 1962.