Comme prévu, Chœur & Création a réalisé sa seizième Semaine Chantante de « Musique Vocale Sacrée en Finistère ». Ainsi, du 20 au 27 juillet 2019, sous la direction et accompagnement du Chef de Chœur Christophe DUHAMEL, environs une centaine de chanteurs et de chanteuses se sont retrouvés au Centre Missionnaire Saint-Jacques.
Amateurs et amatrices de musique vocale classique, et ouverts à d’autres genres, les participants arrivaient de plusieurs régions de France : Picardie, Auvergne, Normandie, Dauphin, Loire-Atlantique, Reims, Nord-Atlantique, Champagne, Pas-de-Calais, Alsace, Bourgogne, Ile-de-France ; et même d’un peu plus loin, la Belgique.
Comme lors des Semaines Chantantes antérieures, les participants étaient heureux de se retrouver entre eux, autour de leur Chef de Chœur et Formateur, Christophe DUHAMEL, et d’être accueillis dans la propriété du Centre Missionnaire de Saint-Jacques, où se situe la Maison générale de la Société des Prêtres de Saint-Jacques, dont les membres Prêtres sont présents en France, au Brésil et en Haïti.
Rappelons qu’avant d’arriver au Centre Missionnaire, la Semaine Chantante se réalisa à Saint-Pol-de- Léon, de 2004 à 2017. Les stages avaient alors lieu au Château de Kersaliou.
Pour la Semaine Chantante de 20 au 27 juillet 2019, Monsieur C. DUHAMEL avait choisi d’étudier une pièce Josquin DESPREZ, compositeur franco-flamand de la Renaissance (1440-1521). Son œuvre sert de passerelle entre le Moyen-Âge tardif et les premières décennies du style nouveau.
Josquin DESPREZ est largement considéré comme le premier grand maître dans le domaine de la polyphonie vocale de la Renaissance.
Une des plus grandes difficultés de la musique de Josquin DESPREZ réside dans ce que l’on appelle Canon de proportion auquel il recourt. Ainsi donc, dans ses polyphonies, les voix ne suivent pas un même rythme. Dans le second Agnus Dei de sa Missa L’Homme armé super voces musicales, il recourt au canon de proportion exigeant une totale maîtrise des rythmes par les différents pupitres ou les différentes voix (Soprano, alto, ténor, basse).
Les participant de la seizième Semaine Chantante avait à travailler le Motet jubilate Deo omnis terra ainsi que la messe Malheur me bat. Il s’agit d’une messe à quatre voix, avec des passages à deux et à trois voix. Quelquefois, certaines voix sont dédoublées donnant naissance à une texture de six voix. C’est le cas dans l’Agnus Dei de cette messe, mais aussi dans celle du nom de Hercules Dux Ferrariae.
Il y avait donc plusieurs difficultés à surmonter. Les unes venaient de la particularité des pièces étudiées elles-mêmes, les autres de la composition du groupe des participants, dont les niveaux au de connaissance musicale (lecture de partition, par exemple) pesaient lourdement sur la mise en œuvre.
Travailler un motet c’est se tourner vers la musique modale, alors que, depuis la fin du dix-septième siècle, c’est la musique tonale qui a pris le dessus. Mais le réel défi réside dans la longueur de la pièce retenue. L’un des travaux du chef de chœur revenait à fusionner les voix, confronté qu’il était à la non-homogénéité de niveaux des participants. Il a fallu donc investir dans des exercices d’orthophonie, et tenir un réel compte des débutants, pour fédérer les profils.
Avec Josquin DESPREZ, il a fallu beaucoup travailler le rythmique, devant une musique mathématique.
Chaque thème a dû être minutieusement travaillé, dans un temps chronologique non pertinent, pour obtenir des résultats satisfaisants au bout d’une semaine d’exercices et de travail.
Pourtant, malgré toutes ces difficultés, cette énième Semaine Chantante s’est bien passée. Confiance entière placée dans l’expérimenté chef de chœur, compétence et pédagogie au rendez-vous, esprit de fraternité, voire de famille à la clé, joie d’être ensemble en sous-bassement, ajoutés à cela, sérénité, tous ces ingrédients ont rendu cette semaine chantante inoubliable. Non seulement pour les participants, mais également pour les Prêtres de Saint-Jacques et le Personnel du Centre d’Accueil.
Accueillir des groupes de cette qualité-là fait respirer du bonheur.
Comme aux fois précédentes, deux concerts ont été donnés à la fin de la Semaine Chantante. Un pré-concert à la Chapelle du Centre Missionnaire et un autre à la belle Église de Saint-Thégonnec. L’évidence que les participants devront continuer à travailler davantage la musique n’enlève rien à la performance constatée et surtout ne devrait en rien diminuer la joie d’y avoir participer.
Sensible à ces genres d’événements, les Prêtres de Saint-Jacques de la Maison Générale sont heureux que la Grande chapelle du Centre ait pu accueillir ce grand rendez-vous de la Semaine Chantante.
Le Centre missionnaire ne fait aucune exigence à ceux et celles qui viennent y passer quelques jours. Car la beauté dit Dieu. Alors entendre des voix en quête de perfection résonner dans la Chapelle du Séminaire Saint-Jacques ne pouvait apporter que du bonheur à ceux qui y vivent à l’année.